Paul Cézanne

Cézanne n’est pas plus fait pour être compris des multitudes que la fleur et le fruit pour remplir les fonctions des branches qui les soutiennent et du tronc qui les nourrit. Il déclarait que « l’artiste ne s’adresse qu’à un nombre excessivement restreint d’individus ». Et s’il est un symptôme social, il ne l’a ni désiré, ni su. Il n’avait rien d’un « primaire ». Il ne croyait pas que la raison fût à la fois le but et le moyen du monde. S’il y eut jamais un être en qui l’instinct commandait au raisonnement et forçait le raisonnement à organiser les révélations de l’instinct, c’est bien ce peintre formidable qui marchait en halluciné par la vie, se frayant un passage pénible dans l’amas des couleurs et des formes qui se pressaient autour de lui.
Camille Pissarro

Pissarro restera l’ouvrier des premières heures qui consacra pieusement sa vie à l’élaboration d’un art universel et complet dont toutes les expressions sont humaines et naturelles. Il aura posé un des premiers jalons de l’esthétique future par laquelle les artistes de l’avenir s’émanciperont vers la lumière, source de toute vie et de toute beauté. La rêverie ensoleillée de son œuvre immense charmera pour longtemps les délicats et les sincères, et les peintres eux-mêmes sauront y retrouver les marques d’un génie modeste, dont s’enorgueillira plus tard la France, quand elle mettra le souci de ses gloires artistiques au-dessus des cabotinages.
Berthe Morisot

Derrière la simplicité de sa vie extérieure, derrière la banalité des agitations de sa vie mondaine qu’illuminèrent à la vérité le charme d’une grâce féminine exquise et le sourire d’une constante bonté auquel vint s’ajouter celui d’une tendresse maternelle très profonde, se cache une admirable vie d’artiste : sa vie intérieure, sa vraie vie, celle que révèlent ses œuvres qui furent ses confidentes de chaque jour et qui, à travers leur multiplicité et leur diversité, montrent que, depuis l’enfance jusqu’à la mort, elle est toujours demeurée elle-même dans son art, ce qui ne l’a pas empêchée d’enrichir peu à peu sa palette et de perfectionner et élargir son métier à mesure que se développait sa sensibilité, que s’affinait sa vision et que s’assouplissait sa main.
Camille Pissarro

Pissarro restera l’ouvrier des premières heures qui consacra pieusement sa vie à l’élaboration d’un art universel et complet dont toutes les expressions sont humaines et naturelles. Il aura posé un des premiers jalons de l’esthétique future par laquelle les artistes de l’avenir s’émanciperont vers la lumière, source de toute vie et de toute beauté. La rêverie ensoleillée de son œuvre immense charmera pour longtemps les délicats et les sincères, et les peintres eux-mêmes sauront y retrouver les marques d’un génie modeste, dont s’enorgueillira plus tard la France, quand elle mettra le souci de ses gloires artistiques au-dessus des cabotinages.