Gabrielle d’Estrées presque reine

Les rideaux de damas rouge relevés laissaient apercevoir Gabrielle, souriante et un peu intimidée, mais éblouissante dans une robe de satin noir, semée de broderies de jais, la jupe « toute huppée de blanc et chargée de tant de perles et de pierreries si reluisantes qu’elles offusquaient la lueur des flambeaux », au dire de L’Estoile. Tandis que, d’un regard d’envie, les femmes détaillaient avidement sa toilette, les hommes dévisageaient insolemment celle que les prédicateurs leur avaient dépeinte comme une créature impudique issue de l’enfer.
Mais à la voir si belle et si gracieuse, l’air si doux et si bon, les bonnes gens pensaient que son royal amant avait bien quelques excuses. Et puis, ne l’avait-elle pas rendu père d’un superbe garçon ? et il y avait cinquante ans qu’on n’avait vu roi de France donner cette preuve de virilité !
Berthe Morisot

Derrière la simplicité de sa vie extérieure, derrière la banalité des agitations de sa vie mondaine qu’illuminèrent à la vérité le charme d’une grâce féminine exquise et le sourire d’une constante bonté auquel vint s’ajouter celui d’une tendresse maternelle très profonde, se cache une admirable vie d’artiste : sa vie intérieure, sa vraie vie, celle que révèlent ses œuvres qui furent ses confidentes de chaque jour et qui, à travers leur multiplicité et leur diversité, montrent que, depuis l’enfance jusqu’à la mort, elle est toujours demeurée elle-même dans son art, ce qui ne l’a pas empêchée d’enrichir peu à peu sa palette et de perfectionner et élargir son métier à mesure que se développait sa sensibilité, que s’affinait sa vision et que s’assouplissait sa main.
Vie de Mozart

Mélomane passionné, Stendhal consacrera une biographie à Wolfgang Amadeus Mozart. Vie de Mozart est essentiellement une traduction de la biographie allemande de Friedrich Schlichtegroll, agrémentée par Stendhal de plusieurs ajouts, dont plusieurs digressions sur la musique italienne.
Cette biographie permet de découvrir ou de retrouver les anecdotes les plus fameuses de la vie de Mozart : ses tournées d’enfant-prodige, son caractère, sa manière de travailler, comment il composa l’ouverture de Don Giovanni, La Flûte enchantée et bien sûr le Requiem…
Le roman d’une favorite, la comtesse de Castiglione

Si jamais l’histoire et le roman parurent se rejoindre et se fondre, de manière à former de leur étroite union un sujet aussi captivant, ce fut, certes, dans la vie de la célèbre et très mal connue comtesse de Castiglione, surnommée « la Divine » pour sa beauté supra-humaine et qui, après avoir été la voix secrète, aux Tuileries, de la politique italienne, « la favorite », disait-on, de Napoléon III, la conseillère et l’amie des princes de la maison d’Orléans, termina, loin du monde, lasse de tout et de tous, son étrange aventure de rayonnement et de conquête.