Oscar Wilde

Que n’a-t-on pas dit sur Oscar Wilde !
Les calomnies, les injures, les anathèmes des uns se sont entrechoqués avec les louanges, les marques d’estime des autres qui rendaient justice à cette âme d’élite. Et il semble qu’il en est résulté un cliquetis confus où s’égare la personnalité même du poète.
On ne connaît rien, ou presque rien de la vie d’Oscar Wilde, de cette vie heureuse où il fut célèbre, où il connut le succès, de cette période trop brève malheureusement qui précéda le calvaire que devaient être pour lui les cinq dernières années de son existence.
Peut-être ne sera-t-il pas sans intérêt d’essayer de combler cette lacune.
Le Désert

Où sont mes frères de rêve, ceux qui jadis ont bien voulu me suivre aux champs d’asphodèles du Moghreb sombre, aux plaines du Maroc ?… Que ceux-là, mais ceux-là seuls, viennent avec moi en Arabie Pétrée, dans le profond désert sonore.
Et que, par avance, ils sachent bien qu’il n’y aura dans ce livre ni terribles aventures, ni chasses extraordinaires, ni découvertes, ni dangers ; non, rien que la fantaisie d’une lente promenade, au pas des chameaux berceurs, dans l’infini du désert rose…
Puis, au bout de la route longue, troublée de mirages, Jérusalem apparaîtra, ou du moins sa grande ombre, et alors peut-être, ô mes frères de rêve, de doute et d’angoisse, nous prosternerons-nous ensemble, là, dans la poussière, devant d’ineffables fantômes.
La vie amoureuse d’Alfred de Musset

Dans la vie amoureuse d’Alfred de Musset, elles sont bien peu nombreuses celles dont on connaît les noms. Mais qu’importe ! Dans cette vie amoureuse, comptons aussi les femmes qui sont sorties de son imagination, qu’il a parées de son esprit, de ses rêves, de sa poésie, de toutes les grâces de son génie. Celles-là ne lui furent pas les moins chères.