Gabrielle d’Estrées presque reine

Les rideaux de damas rouge relevés laissaient apercevoir Gabrielle, souriante et un peu intimidée, mais éblouissante dans une robe de satin noir, semée de broderies de jais, la jupe « toute huppée de blanc et chargée de tant de perles et de pierreries si reluisantes qu’elles offusquaient la lueur des flambeaux », au dire de L’Estoile. Tandis que, d’un regard d’envie, les femmes détaillaient avidement sa toilette, les hommes dévisageaient insolemment celle que les prédicateurs leur avaient dépeinte comme une créature impudique issue de l’enfer.
Mais à la voir si belle et si gracieuse, l’air si doux et si bon, les bonnes gens pensaient que son royal amant avait bien quelques excuses. Et puis, ne l’avait-elle pas rendu père d’un superbe garçon ? et il y avait cinquante ans qu’on n’avait vu roi de France donner cette preuve de virilité !
La Reine Margot

Marguerite de Valois, fille d’Henri II et épouse d’Henri IV, est-elle vraiment la même personne que la reine Margot ? Si la première est une figure historique, la seconde relève plutôt du mythe. La littérature romantique, notamment Alexandre Dumas, l’a dépeinte comme une intrigante aux mœurs dépravées. En réalité, son véritable visage est bien différent. La reine Margot était l’une des femmes les plus cultivées et des plus « à la page » de son époque.
« Femme à la page, est-ce qu’elle ne l’était pas par excellence pour son temps, cette reine Margot, cultivée, spirituelle, audacieuse, fine diplomate, se plaisant à l’aventure et se moquant du qu’en dira-t-on, sensuelle et femme de lettres ? Et qui lira l’histoire de sa vie, de ses multiples aventures, pourra-t-il s’étonner qu’elle ait passionné l’auteur de la Chasse à l’homme ! » (extrait de la préface de Claude Gével)
Érasme, grandeur et décadence d’une idée

Traduit de l’allemand par Alzir Hella
Érasme a aimé beaucoup de choses qui nous sont chères : la poésie et la philosophie, les livres et les œuvres d’art, les langues et les peuples, et, sans faire de différence entre les hommes, l’humanité tout entière, qu’il s’était donné pour mission d’élever moralement. Il n’a vraiment haï qu’une seule chose sur terre, parce qu’elle lui semblait la négation de la raison : le fanatisme. […] Érasme voyait dans l’intolérance le mal héréditaire de notre société.
Marie Stuart – partie 1

« Le mystère qui entoure la vie de Marie Stuart a été l’objet de représentations et d’interprétations aussi contradictoires que fréquentes : il n’existe peut-être pas d’autre femme qui ait été peinte sous des traits aussi différents, tantôt comme une criminelle, tantôt comme une martyre, tantôt comme une folle intrigante, ou bien encore comme une sainte. […]
Marie Stuart appartient à ce type de femmes très rares et captivantes dont la capacité de vie réelle est concentrée dans un espace de temps très court, dont l’épanouissement est éphémère mais puissant, qui ne dépensent pas leur vie tout au long de leur existence, mais dans le cadre étroit et brûlant d’une passion unique. » (S. Zweig)
Marie Stuart – partie 2

« Le mystère qui entoure la vie de Marie Stuart a été l’objet de représentations et d’interprétations aussi contradictoires que fréquentes : il n’existe peut-être pas d’autre femme qui ait été peinte sous des traits aussi différents, tantôt comme une criminelle, tantôt comme une martyre, tantôt comme une folle intrigante, ou bien encore comme une sainte. […]
Marie Stuart appartient à ce type de femmes très rares et captivantes dont la capacité de vie réelle est concentrée dans un espace de temps très court, dont l’épanouissement est éphémère mais puissant, qui ne dépensent pas leur vie tout au long de leur existence, mais dans le cadre étroit et brûlant d’une passion unique. » (S. Zweig)