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Danton

La main gauche embrassant la hanche puissante par un geste qui lui est familier, la droite se tend menaçante, cherche l’ennemi, le dénonce, l’arrache presque à son banc pour le clouer au pilori. Et, de temps à autre, la tête se baisse et, le cou gonflé par la fureur, il semble alors un taureau qui va foncer droit et tout démolir.
Mais le plus souvent on le voit, par un violent effort, se maîtriser ; ce furieux se fait modéré : il offre la paix à qui lui fait une guerre à mort. Sa figure alors s’illumine d’un sourire où les uns voient de la bonhomie, les autres de l’astuce. Ce n’est plus le tribun qui a soulevé Paris ; c’est un brave homme d’avocat champenois prêt aux transactions. En quelques minutes, sur cette face mafflue, dix expressions ont passé, tandis que de sa bouche sortaient presque au même moment des cris effroyables de défi et des appels cordiaux à la concorde. C’est tout Danton.

Monsieur de Charette, le roi de Vendée

1793, la Vendée refuse la levée en masse, les paysans prennent les armes contre la République et la Terreur. Ancien lieutenant de vaisseau, François Athanase Charette n’était pas enclin à s’impliquer dans le soulèvement, quand ses métayers viennent le chercher. Il est entraîné ainsi que d’autres officiers à la tête de l’insurrection, au nom de Dieu et du Roi. Forte tête, Charette fait bande à part. Il mène, durant deux ans, sa propre guerre contre les « bleus » jalonnée de succès et surtout de revers. Mais, quand tout semble perdu face aux colonnes infernales, il relève le courage de ceux qui l’entourent, les mène au combat, les pousse sur l’ennemi, et les maintient devant lui jusqu’à la dernière extrémité. Inaltérable, insouciant du danger, conscient du sacrifice entier de sa propre vie, Charette est une des figures les plus marquantes de guerres de Vendée.